lundi 17 décembre 2007
C’est quoi Noël ?
Comme toutes les fêtes sont inspirées par l’esprit de lucre, qu’est-ce qui fait donc de Noël une fête si particulière ? La naissance du Christ ? Bon d’accord, j’arrête de déconner. Mais alors quoi ?... Le kitch bien sûr ! Noël c’est la plus grande kitch party du monde. Qu’y a-t-il de moins kitch que les guirlandes qui dégoulines, les boules de toutes les couleurs, les gros rubans sur les cadeaux… avouez que c’est super kitch.
Et le père Noël, avec sa grosse barbe, son costume rouge, ses bretelles qui empêchent que son gros bide fasse tomber son pantalon, c’est pas kitch ça ? Non, j’vous jure, un gus avec une telle dégaine qui conduit un traîneau tiré par des rennes ne peut qu’être le Roger Federer du kitch. Alors regardez bien autour de vous ces prochains jours et vous verrez bien que le kitch s’étale à tous les coins de rue.
Allez, joyeuse kitch party à tous.
vendredi 14 décembre 2007
A consommer avec modération
Très drôle, j’en ai presque mouillé ma culotte.
vendredi 7 décembre 2007
Petite histoire d'une photo célèbre
jeudi 6 décembre 2007
C’est bientôt l’escalade !
Et n’oubliez pas de vous déguiser.
lundi 26 novembre 2007
Jack Bauer le tortionnaire
Récemment j’ai découvert une scène de cette série où le héro torture un terroriste pour lui soutirer des informations. La scène est crue et tristement manichéenne. Le message est on ne peut plus claire : la torture est justifiable et même utile. Plutôt inquiétant non ? Et n’oubliez pas que c’est sensé être un divertissement dépolitisé.
Je fais donc quelques petites recherches sur le Net pour voir ce que l’on en dit. Apparemment la série est truffée de clichés et de stéréotypes sur l’islam, sur la CIA, sur la politique internationale, etc… elle promouvrait même une vision interventionniste de la politique étrangère américaine, justifiant l’emploi de la force et de la torture. Autre fait intéressant, l’existence dans la série d’une organisation internationale appelée Amnesty Global qui, en défendant les Droits de l’Homme, mettrait des bâtons dans les roues des braves chasseurs de terroristes du gouvernement. Amnesty International doit apprécier.
Toutefois, je ne connais pas assez bien la série pour savoir quel est le degré de pertinence de ces allégations. Cependant, à la vue de la scène de torture je ne serais pas surpris qu’elles soient fondées. Cette dernière me laisse pour le moins perplexe. Comment une série qui s’adresse à un large public, à des heures de grande écoute, peut-elle diffuser une telle image de la torture, une telle idée ?
Est-il nécessaire de rappeler que la torture est un moyen peut fiable de recueillir des informations, et souvent contre-productif ? Mais avant tout il me semble utile de s’interroger sur les enjeux de la torture. Récolter des informations pour hypothétiquement combattre de soi-disant terroristes ou même sauver des vies ? Est-ce l’intégrité physique et psychologique, ou même la vie d’un terrorise qui est en jeux ou bien nos valeurs, nos principes humains et démocratiques que l’on renie en torturant un homme pour prétendument les défendre ? La réponse se trouve dans la question.
N’allez pas croire pour autant que je vois dans cette fiction un vaste complot « médiatico-politique » pour réduire le cerveau des téléspectateurs à l’état d’un chou-fleur trop cuit. Cependant, je déplore, très sérieusement cette fois, la qualité médiocre et le simplisme de ce programme de divertissement.
Merci Fox pour cette glorification d’un héro qui aurait aisément ça place aux côtés des tortionnaires d’Abu Ghraib ou de Guantànamo.
La scène en question se trouve dans la 3ème saison de 24 heures chrono.
La vidéo ci-dessous est extraite d’un programme de CNN ou il est question entre autres de l’impacte de 24 heures chrono, et des scènes de torture, sur les soldats américains en Irak.
samedi 24 novembre 2007
Pub Amnesty International
Soutenez AI, soutenez les Droits de l’Homme
http://www.amnesty.ch/fr
samedi 17 novembre 2007
La parade de l’inégalité
Deux chercheurs américains,Robert J. Gordon et Ian Dew-Backer, se sont intéressés à la distribution du revenu du travail aux Etats-Unis, reprenant l’illustration d’un économiste néerlandais, Jan Pen. Ce dernier a trouvé une image plutôt originale pour représenter la répartition du revenu du travail dans une économie : une parade.
Imaginez que toutes les personnes actives dans une économie défilent dans une parade d’exactement une heure, que les plus petits revenus se trouvent au début et les plus gros à la fin. Imaginez également que la taille des personnes soit en fonction de leur revenu de tel sorte qu’une personne gagnant exactement le revenu moyen (5700 francs et des poussières en Suisse), mesure exactement la taille moyenne. Maintenant imaginez que vous regardez passer cette parade, qu’est ce que cela donnerait ?
Les premières personnes à défiler ne sont même pas visibles et marchent sur la tête, ce sont les propriétaires d’entreprises faisant des pertes. Rapidement apparaît les premières personnes visibles, elles sont minuscules, quelques centimètres de haut. Pour la plupart des personnes sans travail régulier, principalement des jeunes et des vieux. Après dix minutes arrivent les premiers marcheurs avec un job à plein temps mais encore très petits. En général des ouvriers manuels non qualifiés, des cuistots chez Mc Do par expmple. Et là, le temps passe, dix, vingt minutes et de petites personnes continuent à arriver. On arrive à la moitié de la parade et à ce moment on pourrait s’attendre à voir des gens de taille moyenne mais non, les marcheurs sont encore relativement petits. Vendeurs, ouvriers qualifiés, personnel administratif, etc.
Il faut attendre à peu prêt quarante cinq minutes, soit les ¾ de la parade, pour enfin apercevoir des personnes de taille moyenne. Cependant, la taille n’augmente pas rapidement. Il faut attendre les six dernières minutes de la parade pour voir les marcheurs grandir de façon significative. Avec l’arrivée des 10% les mieux rémunérés les choses s’accélèrent. Chirurgiens, avocats, directeurs dans le public mesurent aux alentours des six mètres. Quelques instants plus tard arrivent les banquiers, les top-managers, les traders mesurant entre 15 et 150 mètres. Dans les toute dernières secondes de la parade les choses s’emballent. Arrivent les stars du cinéma et de la pop et les sportifs pros tels Tom Cuise ou Tiger Woods, les entrepreneurs à succès, les CEO des plus grosses compagnies. Là vous risquez le torticolis avec des personne mesurant plus de 285 mètres.
Qu’est-ce que cet exemple démontre ? Un premier constat s’impose : un petit nombre de personnes extrêmement bien rémunérées tirent le revenu moyen vers le haut. La conséquence arithmétique est que le revenu médian se trouve bien en dessous du revenu moyen. En d’autres termes, la majorité des personnes actives gagnent moins que le salaire moyen.
L’étude montre également que le salaire brut médian a augmenté de 11% entre 1966 et 2001, en tenant compte de l’inflation. Pour la même période l’augmentation est de 58% pour un travailleur se trouvant à 6 minutes de la fin de la parade, 121% à 36 secondes et 236% à 3,6 secondes du terme. Enfin, les 13'000 plus gros salaire de l’économie américaine (à partir de 0,36 seconde de la fin) ont vu leur salaire augmenter de 617% sur cette période. En 2001 ces 13'000 personnes ont gagné pas moins de 83 milliards de dollars.
Contrairement à l’idée reçue que les riches deviennent de plus en plus riche et les pauvres de plus en plus pauvre, on s’aperçoit que les personnes les moins bien payées voient leur revenu s’accroître à un rythme beaucoup plus faible que celui des plus gros salaires. Alors que dans les années qui ont suivit la deuxième Guerre Mondiale l’augmentation du revenu médian se faisait au même rythme que celle des revenus les plus élevés, il en va tout autrement aujourd’hui. Un groupe de plus en plus restreint de personnes s’octroie une part du revenu du travail de plus en plus importante. Le constat est plutôt accablant d’autant plus que ce modèle peut s’appliquer à toutes les économies modernes...
- Jan Pen : Income Distribution, 1971
- Ian Dew-Backer, Robert J. Gordon: The distribution of work income in the United-States, 2001
- Ian Dew-Backer, Robert J. Gordon: Unresolved Issues in the Rise of American Inequality, 2007