lundi 26 novembre 2007

Jack Bauer le tortionnaire

Il y a quelques temps j’ai écris un article sarcastique et pas très sérieux sur les séries télé (« La loi des séries ») où je critiquais abondamment des séries populaires parmi lesquelles 24 heures chrono.

Récemment j’ai découvert une scène de cette série où le héro torture un terroriste pour lui soutirer des informations. La scène est crue et tristement manichéenne. Le message est on ne peut plus claire : la torture est justifiable et même utile. Plutôt inquiétant non ? Et n’oubliez pas que c’est sensé être un divertissement dépolitisé.

Je fais donc quelques petites recherches sur le Net pour voir ce que l’on en dit. Apparemment la série est truffée de clichés et de stéréotypes sur l’islam, sur la CIA, sur la politique internationale, etc… elle promouvrait même une vision interventionniste de la politique étrangère américaine, justifiant l’emploi de la force et de la torture. Autre fait intéressant, l’existence dans la série d’une organisation internationale appelée Amnesty Global qui, en défendant les Droits de l’Homme, mettrait des bâtons dans les roues des braves chasseurs de terroristes du gouvernement. Amnesty International doit apprécier.

Toutefois, je ne connais pas assez bien la série pour savoir quel est le degré de pertinence de ces allégations. Cependant, à la vue de la scène de torture je ne serais pas surpris qu’elles soient fondées. Cette dernière me laisse pour le moins perplexe. Comment une série qui s’adresse à un large public, à des heures de grande écoute, peut-elle diffuser une telle image de la torture, une telle idée ?

Est-il nécessaire de rappeler que la torture est un moyen peut fiable de recueillir des informations, et souvent contre-productif ? Mais avant tout il me semble utile de s’interroger sur les enjeux de la torture. Récolter des informations pour hypothétiquement combattre de soi-disant terroristes ou même sauver des vies ? Est-ce l’intégrité physique et psychologique, ou même la vie d’un terrorise qui est en jeux ou bien nos valeurs, nos principes humains et démocratiques que l’on renie en torturant un homme pour prétendument les défendre ? La réponse se trouve dans la question.

N’allez pas croire pour autant que je vois dans cette fiction un vaste complot « médiatico-politique » pour réduire le cerveau des téléspectateurs à l’état d’un chou-fleur trop cuit. Cependant, je déplore, très sérieusement cette fois, la qualité médiocre et le simplisme de ce programme de divertissement.

Merci Fox pour cette glorification d’un héro qui aurait aisément ça place aux côtés des tortionnaires d’Abu Ghraib ou de Guantànamo.


La scène en question se trouve dans la 3ème saison de 24 heures chrono.

La vidéo ci-dessous est extraite d’un programme de CNN ou il est question entre autres de l’impacte de 24 heures chrono, et des scènes de torture, sur les soldats américains en Irak.

samedi 24 novembre 2007

Pub Amnesty International

Pour ceux qui s’intéressent à la pub, voici une pub d’Amnesty International que j’ai découvert l’autre soir au cinéma. C’est une façon plutôt inhabituelle de communiquer sur un sujet comme celui des Droits de l’Homme, ça change des pubs à caractère émotionnel dont on à l’habitude. Cependant, est-elle efficace ?

Soutenez AI, soutenez les Droits de l’Homme
http://www.amnesty.ch/fr

samedi 17 novembre 2007

La parade de l’inégalité

Deux chercheurs américains,Robert J. Gordon et Ian Dew-Backer, se sont intéressés à la distribution du revenu du travail aux Etats-Unis, reprenant l’illustration d’un économiste néerlandais, Jan Pen. Ce dernier a trouvé une image plutôt originale pour représenter la répartition du revenu du travail dans une économie : une parade.

Imaginez que toutes les personnes actives dans une économie défilent dans une parade d’exactement une heure, que les plus petits revenus se trouvent au début et les plus gros à la fin. Imaginez également que la taille des personnes soit en fonction de leur revenu de tel sorte qu’une personne gagnant exactement le revenu moyen (5700 francs et des poussières en Suisse), mesure exactement la taille moyenne. Maintenant imaginez que vous regardez passer cette parade, qu’est ce que cela donnerait ?

Les premières personnes à défiler ne sont même pas visibles et marchent sur la tête, ce sont les propriétaires d’entreprises faisant des pertes. Rapidement apparaît les premières personnes visibles, elles sont minuscules, quelques centimètres de haut. Pour la plupart des personnes sans travail régulier, principalement des jeunes et des vieux. Après dix minutes arrivent les premiers marcheurs avec un job à plein temps mais encore très petits. En général des ouvriers manuels non qualifiés, des cuistots chez Mc Do par expmple. Et là, le temps passe, dix, vingt minutes et de petites personnes continuent à arriver. On arrive à la moitié de la parade et à ce moment on pourrait s’attendre à voir des gens de taille moyenne mais non, les marcheurs sont encore relativement petits. Vendeurs, ouvriers qualifiés, personnel administratif, etc.

Il faut attendre à peu prêt quarante cinq minutes, soit les ¾ de la parade, pour enfin apercevoir des personnes de taille moyenne. Cependant, la taille n’augmente pas rapidement. Il faut attendre les six dernières minutes de la parade pour voir les marcheurs grandir de façon significative. Avec l’arrivée des 10% les mieux rémunérés les choses s’accélèrent. Chirurgiens, avocats, directeurs dans le public mesurent aux alentours des six mètres. Quelques instants plus tard arrivent les banquiers, les top-managers, les traders mesurant entre 15 et 150 mètres. Dans les toute dernières secondes de la parade les choses s’emballent. Arrivent les stars du cinéma et de la pop et les sportifs pros tels Tom Cuise ou Tiger Woods, les entrepreneurs à succès, les CEO des plus grosses compagnies. Là vous risquez le torticolis avec des personne mesurant plus de 285 mètres.

Qu’est-ce que cet exemple démontre ? Un premier constat s’impose : un petit nombre de personnes extrêmement bien rémunérées tirent le revenu moyen vers le haut. La conséquence arithmétique est que le revenu médian se trouve bien en dessous du revenu moyen. En d’autres termes, la majorité des personnes actives gagnent moins que le salaire moyen.

L’étude montre également que le salaire brut médian a augmenté de 11% entre 1966 et 2001, en tenant compte de l’inflation. Pour la même période l’augmentation est de 58% pour un travailleur se trouvant à 6 minutes de la fin de la parade, 121% à 36 secondes et 236% à 3,6 secondes du terme. Enfin, les 13'000 plus gros salaire de l’économie américaine (à partir de 0,36 seconde de la fin) ont vu leur salaire augmenter de 617% sur cette période. En 2001 ces 13'000 personnes ont gagné pas moins de 83 milliards de dollars.

Contrairement à l’idée reçue que les riches deviennent de plus en plus riche et les pauvres de plus en plus pauvre, on s’aperçoit que les personnes les moins bien payées voient leur revenu s’accroître à un rythme beaucoup plus faible que celui des plus gros salaires. Alors que dans les années qui ont suivit la deuxième Guerre Mondiale l’augmentation du revenu médian se faisait au même rythme que celle des revenus les plus élevés, il en va tout autrement aujourd’hui. Un groupe de plus en plus restreint de personnes s’octroie une part du revenu du travail de plus en plus importante. Le constat est plutôt accablant d’autant plus que ce modèle peut s’appliquer à toutes les économies modernes...

  • Jan Pen : Income Distribution, 1971
  • Ian Dew-Backer, Robert J. Gordon: The distribution of work income in the United-States, 2001
  • Ian Dew-Backer, Robert J. Gordon: Unresolved Issues in the Rise of American Inequality, 2007

mardi 13 novembre 2007

Moquons-nous un peu de nous

On se moque souvent des Américains mais il ne se prive pas pour se moquer de nous. Je suis tombé par hasard sur ce sketch. Ca ma bien fait rire et ça ma donné envie de ressortir mon vieille album de MC Hammer.

oh-ho, oh-ho, u can’t touch this…

vendredi 9 novembre 2007

Israël-Palestine 2018

Un mouvement propose d’organiser la coupe du monde de football 2018 conjointement entre Israël et la Palestine. Le sport comme outil de réconciliation entre les peuples plutôt que comme objet d’affrontement entre nationalismes. L’idée est louable mais est-ce réalisable ? Pas dans l’immédiat, espérons que ce soit possible en 2018.

www.goal2018.org/


Le clip de promo est sypma.

mercredi 7 novembre 2007

Qui a tué Georges W. Bush ?

Personne ! Mais il y a pas mal de monde qui aimerait.


Scénario bien construit, intrigue plausible, images réelles et vraies fausses interviews, tels sont les ingrédients de ce film construit sous la forme d’un docu-fiction. Il raconte comment le Président Bush a été assassiné lors d’une conférence dans un grand hôtel de Chicago et échafaude l’hypothétique issue d’un tel événement. Plutôt réussi.



vendredi 2 novembre 2007

La loi des séries

Je ne sais pas si c’est juste une impression mais il me semble qu’il y a de plus en plus de séries à la télévision. Comment expliquer cet engouement ?

Après avoir entendu des amis et collègues parler de séries avec les yeux écarquillés et scintillants, trépidant d’impatience le jour de la prochaine diffusion, je me suis juré d’essayer. Si 50 minutes de télévision peuvent procurer un tel effet d’extase sur des personnes (apparemment) saines d’esprit, pourquoi pas sur moi ?

Le choix en matière de série est abondant, de l’extérieur elles ont toute l’aire plus passionnantes les une que les autres. Mais bon, c’est comme une barquette de fraises, c’est joli, ça sent bon mais y en a toujours une ou deux de pourries dans le fond. Donc, pour éviter les mauvaises surprises je me suis dit que j’allais commencer par les poids lourds, les trucs qui cartonnent vraiment, bref, les séries appelées à devenir culte, celles qui me permettront de dire à mes petits enfants : « ça passait déjà à la télé quand j’étais jeune ». Mon choix se porte donc sur Les Experts, 24h Chrono et… Desperate Housewives (je sais, c’est pour les gonzesses mais j’essaye quand même).

C’est parti, première partie d’un nouvel épisode de 24h Chrono. Des terroristes qui haïssent l'Amérique n’ont pas seulement des dizaines de litres d’un gaze mortel capable d’exterminer la population de la côte est des Etats-Unis mais aussi une bonne quarantaine d’hottages, femmes et enfants compris. Pour les sauver, il n’y a qu’un seul homme. Le président et ses hommes sont trop incompétents et embrouillés dans des querelles internes incompréhensibles (si seulement j’avais regardé la saison précédente…). Après une demi heure le héro se retrouve avec un flingue braqué entre les deux yeux, et là… coupure pub. Hou la la, je suis pétrifié par le suspens, que va-t-il arriver au gentil, va-t-il mourir ?… alors qu’il reste une bonne vingtaine d’épisode. En plus il y a la pub pour le four Zug avec Martina Hingis. Vite, la télécommande !

Le Experts, là au moins à chaque épisode une nouvelle histoire. Ca commence par un meurtre à la sortie d’une boite de nuit. Une call girl est retrouvée poignardée et il n’y a pas d’indice. En tout cas pas pour le pauvre flic lambda. C’est là que débarque les « experts » armés de tout un attirail « scientifique », rayon UV, Lasers et autres artifices tout droit sortis du chapeau d’un magicien. Résultat des analyses : une éraflure contre un mur. Pas possible ! Mais ces braves policiers ne se contentent pas de relever des indices et de les examiner. Ils enquêtent, ils interrogent les suspects, ils font des poursuites en voiture (juste pour la frime) et arrêtent les coupables, tout ça en moins de temps qu’il n'en faut pour dire « vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous… ». Je zappe à nouveau.

Dernière essai : Desperate Housewives. Là au moins c’est pour les filles (enfin, c’est ce que je coyais) je m’attends donc à plus de sensibilité et d’émotion. En effet, les sentiments exaltés dégoulinent de tous les côtés. Cependant, j’avoue avoir de la peine à suivre : adultère, dépression, crise de nerfs, problèmes sociaux et identitaires en tout genre et au milieux de ce chaos émotionnel la question primordiale que se pose l'une des héroïnes de la série : comment s’habiller comme une pute sans passer pour une pute ? Woaw, des trucs comme ça, ça vous scotch au plafond.

Bon, c’est vrai, je ne suis pas tendre avec toutes ces séries. C’est peut être parce que j’ai la nostalgie des Mac Giver et autres Agence Tous Risques de mon enfance...